Ne regarde pas
Editeur : Nathan
Nombre
de pages : 415
Résumé : L'heure n'est plus à la fuite, mais à la
lutte. Noa a décidé de se battre contre la corporation qui se cache derrière le
sinistre Projet Perséphone. Avec d'autres adolescents rescapés du Projet, elle
monte une armée souterraine et sillonne les États-Unis pour empêcher leurs
ennemis de kidnapper de nouveaux cobayes. Peter, resté à Boston, utilise ses
talents de hacker pour pénétrer dans le système de l'organisation. Mais une
poignée de jeunes peut-elle venir à bout d'un tel complot ?
- Un petit extrait -
« Derrière elle surgit alors un groupe d'adolescents très variés. Certains étaient gothiques, d'autres faisait plutôt skaters et deux d'entre eux étaient grunge. Tous étaient hirsutes et débraillés, comme la plupart de ceux qui vivent dans la rue, mais Téo n'avait jamais vu aucun d’eux auparavant. En revanche, il en avait entendu parler. C'était une autre de ces rumeurs qui circulaient la nuit, sur le ton de la confidence : il existait une organisation, l'armée de Perséphone, qui se battait pour protéger les jeunes sans-abri. Téo n’y avait pas cru davantage. Une poignée d’ados qui jouaient les Robin des bois des temps modernes ? Il s'était dit que ce n'était qu'une légende urbaine de plus. Et pourtant, ils étaient là, en chair et en os. »
- Mon avis sur le livre -
Je l’ai souvent expliqué sur le blog : j’aime
les longues sagas-fleuves, celles qui semblent ne jamais avoir de fin tant
elles s’éternisent, car je déteste viscéralement quitter les personnages de
romans qui m’accompagnent le temps de quelques centaines de livres. Et
pourtant, force est de constater que j’apprécie de plus en plus les « formats
courts », duologies et trilogies : généralement, le rythme y est bien
plus trépidant, l’intrigue bien plus haletante, et ça fait du bien, parfois, de
connaitre le fin mot de l’histoire assez rapidement … Et clairement, L’expérience
Noa Torson fait partie de
ces récits dont on attend avec grande impatience le dénouement, et je suis
vraiment ravie de me dire qu’il ne me reste plus qu’un tome pour savoir comment
cela va se terminer ! Alors bien sûr, mon cœur se serre déjà de
tristesse à l’idée de devoir laisser Noa et Peter, mais je peux vous dire que
vu la fin (atroce) de ce second tome, je ne vais pas pouvoir patienter bien
longtemps avant de me jeter sur la suite !
Cela fait maintenant quatre mois que Noa a
créé « l’armée de Perséphone », un petit groupe de jeunes bien
décidés à sauver leurs camarades enlevés par la corporation Pike & Dolan,
et à éviter que cette dernière ne kidnappent d’autres adolescents des rues … De
son côté, Peter tente lui aussi de mettre les bâtons dans les roues du Projet
Perséphone : il tente de récupérer le plus de données possibles afin d’aiguiller
Noa dans ses missions, tout en les aidant à ne pas se faire chopper. Ayant
compris que la patronne de l’association dans laquelle elle est bénévole aidait
Pike & Dolan à trouver ses futurs cobayes, Amanda s’efforce elle aussi d’ajouter
sa pierre à l’édifice en prévenant les malheureuses cibles afin qu’elles
puissent se cacher … Mais toute la bonne volonté du monde ne suffit pas, et l’étau
se resserre progressivement autour d’eux. Parviendront-ils à mettre fin à ces
cruelles expérimentations, ou bien est-il utopique d’espérer vaincre une corporation
surpuissante du haut de leurs seize ou dix-huit ans ?
Terminée la course poursuite du premier tome :
il est maintenant temps d’agir concrètement pour mettre définitivement fin aux
agissements de Pike & Dolan. Je dois avouer que si j’étais au début assez
triste de voir Noa et Peter séparés, je trouve finalement que c’est bien plus
palpitant comme ça : chacun de son côté, ils agissent. L’une sur le
terrain, l’autre dans l’ombre. L’une dans la lutte frontale, l’autre dans les
méandres de l’informatique. Semblables et si différents, liés par un même et
unique objectif : arrêter le massacre. Cette lourde responsabilité pèse
douloureusement sur leurs épaules … Noa se retrouve à la tête d’un petit
groupe d’adolescents aussi volontaires qu’indépendants, comptant sur elle pour
les guider et les sauver : si elle est parfois fière de la confiance qu’ils
lui accordent sans compter, elle doute souvent de ses choix et craint de les
mener droit dans la gueule du loup. Peter, lui, culpabilise à l’idée de rester
tranquillement planqué dans son train-train quotidien alors que d’autres
risquent leur vie quotidiennement pour exfiltrer les cobayes des laboratoires
ou aider des ados traqués à échapper aux agents du Projet Perséphone …
Mais un « nouveau » personnage fait
aussi son « apparition » : il s’agit d’Amanda. Tandis que dans
le premier tome, elle apparaissait uniquement comme la petite-amie sainte-nitouche
profondément agaçante de Peter, elle devient ici un personnage aussi essentiel
qu’attachant. Elle aussi a choisi d’agir concrètement, à son niveau, et ce
malgré sa santé toujours plus défaillante. Je dois avouer que je crains le pire
pour elle … Teo, un petit nouveau de l’armée de Perséphone, nous apporte
également son point de vue, et je trouve ça très intéressant de voir une autre
facette de ce petit groupe mené par Noa. Plus globalement, j’ai vraiment trouvé
cet opus plus intéressant que le précédent : dans le premier, Noa et Peter
se « contentaient » de fuir pour rester en vie. Il n’y avait que de l’action.
Je ne dis pas qu’il n’y en a pas dans celui-ci, bien au contraire, mais cette
succession de rebondissements est entrecoupé de passages plus « réflexifs », plus
émouvants aussi. Nos jeunes héros ont grandi, ils sont bien plus mâtures. Ils
ont d’autres vies entre leurs mains, et ils le savent. Et ça les effrayent,
tant de responsabilités. J’aime beaucoup cette vulnérabilité, cette fragilité,
en total décalage avec le rôle qu’ils sont censés jouer …
J’ai vu que certains blogueurs trouvaient que
ce tome manquait de rythme, qu’il était « le ventre mou de la trilogie »,
« un tome de transition un peu bancal » … Personnellement, je n’ai
rien ressenti de tel. Alors oui, il faut reconnaitre qu’il y a moins de
rebondissements que dans le premier, que nous ne suivons qu’une seule opération
sauvetage là où on aurait pu en avoir cinq pour « booster » l’intrigue,
mais j’ai beaucoup aimé ce « calme avant la tempête », où les
rebondissements sont finalement plus « psychologiques » qu’autre
chose. La question de la confiance est au cœur de cette histoire : à qui
se fier, de qui se méfier ? Il y a dans ce récit certains « retournements
de veste » que l’on pressent très rapidement, si rapidement d’ailleurs qu’on
a envie de secouer nos héros pour qu’ils se méfient un peu plus. Et puis, il y
a les révélations complétement inattendues, celles qui nous laissent comme deux
ronds de frite, qui posent aussi la question du pardon, de la culpabilité, de
la rédemption même. Non, vraiment, je n’ai rien à reprocher à ce second opus,
et même les petites amourettes ne m’ont pas perturbée plus que cela, car elles
apportent un peu d’émotion et d’humanité à cette intrigue plutôt sombre malgré
tout … Et ce final, malheur ce final, je ne m’en remettrai sans doute jamais !
En bref, vous l’aurez bien compris, ce
deuxième tome est clairement à la hauteur du premier, et promet une suite plus
trépidante encore ! Ce volume, c’est la lueur d’espoir avant la traversée
des ténèbres, c’est le calme trompeur avant la terrible tempête. C’est celui où
l’on retient son souffle, partagé entre l’envie d’y croire et la crainte de
tout voir s’effondrer comme un château de cartes. C’est la tension qui monte
progressivement au fur et à mesure que l’on s’attache aux personnes que nous n’avions
fait que rencontrer dans le premier volume. Alors oui, c’est peut-être un
tome un peu moins haletant que le premier, mais il n’en est pas moins
intensément captivant. Un vrai régal pour tous les amoureux de thrillers
young-adult, mais plus généralement encore pour tous les lecteurs qui aiment
avoir des pics d’adrénaline en lisant un roman. J’aime donc toujours autant
cette trilogie, et j’ai vraiment hâte de me plonger dans le suivent (et
dernier), en croisant les doigts pour que tout finisse bien, car c’est
clairement pas gagné ! L’autrice sait jouer avec nos nerfs, et avec nos cœurs,
et je ne peux que vous conseiller d’avoir un mouchoir avec vous, car certains
passages sont tout simplement déchirants ! Alors, vous vous y mettez ?
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