La dernière étoile
Editeur : Robert Laffont
Collection : R
Nombre
de pages : 418
Résumé : Cassie a été trahie. Ringer aussi. Et
Zombie. Et Nugget. Et les 7,5 milliards d'humains qui peuplaient notre planète.
Trahis d'abord par les Autres, et maintenant par eux-mêmes.
En ces derniers jours, les
rares survivants sur Terre se retrouvent confrontés au dilemme ultime : sauver
leur peau... ou sauver ce qui les rend humains.
- Un petit extrait -
« La douleur est nécessaire. La douleur, c’est la vie. Sans douleur, il n’y a pas de joie. C’est ce que m’a enseigné Cassie Sullivan. »
- Mon avis sur le livre -
Il me semble l’avoir déjà expliqué il y a
quelques temps, j’ai pour habitude de me laisser une bonne nuit de réflexion
avant d’entamer la rédaction de mes chroniques : cela me permet de laisser
« murir » mes idées, et surtout de ne pas écrire sous le coup de l’émotion.
Aujourd’hui, je fais une exception à cette règle, pour la simple et bonne
raison que cela fait plus de trois-cents pages que je sais ce que je veux
écrire. Bien que j’admette que les cent dernières pages du récit m’ont donné
quelques éléments nouveaux à intégrer à mes premières impressions, je pense
pouvoir sans soucis trouver les mots justes pour exprimer ce que j’ai ressenti
tout au long de ma lecture. Lecture qui, je l’annonce tout de suite, a été à la
fois fort laborieuse et fort mitigée : c’est un peu comme s’il y avait
deux livres en un. Comme si la première moitié et la deuxième n’avaient pas été
écrites par le même auteur, ou bien à plusieurs décennies d’intervalle, tant le
fossé est grand entre eux. J’y reviens juste après, prenons d’abord le temps de
resituer un peu le contexte …
Calfeutrés dans la maison qui servait de base
à une Silencieuse chargée d’éliminer méthodiquement tous les humains
survivants, Ben, Evan et Cassie tentent de s’accorder sur la marche à suivre.
Le premier veut partir à la recherche de Ringer et Teacup, qui auraient dû être
rentrées depuis plusieurs jours. Le second se met en tête qu’il doit absolument
aller faire sauter le vaisseau des Autres – de ses semblables – avant qu’il ne balance les bombes qui
détruiront toutes les villes de la planète. Et la dernière, elle, ne souhaite
qu’une chose : protéger son petit frère, ce petit frère qu’elle ne
reconnait pourtant plus, qui a oublié le visage de leurs parents et son
alphabet mais dort avec un flingue dans la main et fabrique des bombes comme on
joue aux Legos. Pendant ce temps, Ringer découvre que tout ce qu’elle tenait
pour acquis, tout ce qu’elle croyait, n’est qu’une vaste supercherie, et que
rien de ce qu’ils avaient imaginés n’est réel. Mais elle a encore une certitude :
elle ne fera pas ce qu’ils attendent d’elle, elle se sera pas leur créature,
elle ne sera pas leur pion dans ce vaste jeu d’échecs. L’heure est venue de
mettre fin à toute cette histoire …
J’attendais énormément de ce troisième et
dernier opus : après tout, j’avais littéralement adoré les deux premiers,
et cela promettait du lourd pour ce grand final. Rarement mes espoirs ont été
autant déçus qu’ils ne l’ont été avec ce livre : ce fut atrocement
laborieux, laborieusement atroce. Pendant un moment, je me suis demandé si je
ne m'étais pas trompé de livre : entre Cassie qui n'est plus que l'ombre
d'elle-même (elle est où, la grande soeur badass qui est prête à aller
décrocher la lune, Saturne et même le Soleil si cela était l'unique moyen de
sauver son petit frère adoré ?) et l'intrigue qui prend un revirement
complétement parachuté (c'est bien beau de vouloir amener des grandes
révélations fracassantes, encore faut-il qu'elles s'inscrivent harmonieusement
dans l'ensemble de l'intrigue, ce qui est bien loin d'être le cas ici), j'ai
plus d'une fois songé que l'auteur avait bu ou fumé quelque chose de pas très
net avant d'entamer la rédaction de ce dernier opus. Disons-le simplement : je
me suis ennuyée durant toute la première moitié, et si je m'étais arraché un
cheveu à chaque fois que je soupirais ou grognais de frustration, je serai sans
doute chauve à l'heure qu'il est.
Heureusement, arrivé au milieu de l'histoire,
l'auteur s'est brusquement repris, a redonné son caractère (presque) normal à
Cassie, et nous offre à nouveau quelque chose de bien palpitant, de franchement
haletant, presque à la hauteur des premiers
tomes. Je reste malgré tout assez
perplexe quant à LA révélation de l'opus, qui reste bien trop nébuleuse à mon
gout : je ne suis clairement pas certaine d’avoir réellement tout compris,
et c’est vraiment dommage, car j’ai le sentiment que ça aurait pu être
intéressant si cela avait été mieux amené … Car en l’état actuel (et définitif)
des choses, à part perdre complétement le lecteur qui ne sait plus du tout ce
qu’il en est, et ne sait donc plus contre quoi ou quoi se battent les héros, ça
n’apporte rien de bien positif au récit. C’est comme si l’auteur n’avait pas
pris la peine d’aller au fond de son idée, qu’il s’était contenté du strict
minimum juste pour se « démarquer » des autres romans en proposant un
retournement de situation complétement inattendu. Alors certes, c’est vraiment
surprenant, complétement ahurissant même, mais ça ne suffit pas pour rendre ce
coup de canon acceptable aux yeux du lecteur, qui a besoin de cohérence.
Mais cela ne m’a pas empêchée d’être totalement captivée
par le dernier quart du récit, par ce grand final que je n’espérais plus tant
je m’étais trainée sans conviction jusqu’ici. A partir du moment où l’action a
refait son apparition, où Cassie est redevenue l’héroïne que j’appréciais tant,
à partir de l’instant où elle s’est lancée en compagnie de sa pire rivale dans
cette expédition désespérée, j’ai su qu’il fallait se préparer au pire. Je
m'attendais à être surprise, je m'attendais à être déchirée, et je l'ai été :
je ne m'attendais clairement pas à ce qu'il ose nous faire ça, à ce qu’il aille
jusque-là. C'est atroce, mais qu'est-ce que c'est beau aussi. Tout est
accompli, pourrait-on dire. Et même si l'auteur nous laisse avec une fin
ouverte tout ce qu'il y a de plus cruelle, je trouve que c'est opportun ici :
l'histoire est loin d'être terminée, elle ne fait que commencer, l'histoire
d'une humanité à la recherche d'elle-même, l'histoire d'une humanité qui doit
se choisir elle-même. Car l’humanité, c’est finalement le fil rouge de toute
cette trilogie, et c’est cette humanité, brisée mais toujours vivante, que nous
retrouvons à la fin de cette histoire.
En bref, vous l’aurez bien compris : ce
troisième tome avait franchement mal débuté, mais il s'est relativement bien
rattrapé. L’auteur s’est perdu en chemin, mais il a retrouvé son cap pour la
fin, et c’est l’essentiel : même si je n’ai pas suivi les nombreux détours
qu’il a imposé à son intrigue et à ses personnages, la fin du voyage en valait
la peine. Les étoiles dans les yeux de Megan lorsque Ben apporte le sapin de
Noël dans leur ultime refuge sont la plus belle des récompenses, tout comme
peut l’être l’insouciance presque retrouvée d’un petit Sam à qui on avait
littéralement arraché son enfance et même son humanité. Ainsi, même si j’ai eu
beaucoup de mal à me plonger véritablement dans ce récit, je vous conseille
tout de même cette trilogie : certes, ce dernier opus est quelque peu
décevant, clairement moins captivant que les deux premiers, mais c’est vraiment
une saga qui prise globalement vaut clairement la peine d’être découverte !
Il faut s’accrocher durant les deux-cents premières pages de ce tome final,
mais le reste est vraiment excellent, donc clairement, n’hésitez pas !
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