Editeur : Gallimard
Nombre
de pages : 133
Résumé : 1875 : à cinquante-trois ans, Gustave
Flaubert se considère comme un homme fini. Menacé de ruine financière, accablé
de chagrins, incapable d’écrire, il voudrait être mort. Il décide de passer
l’automne à Concarneau, où un savant de ses amis dirige la station de biologie
marine. Là, pendant deux mois, Flaubert prend des bains de mer, se promène sur
la côte, s’empiffre de homards, observe les pêcheurs, regarde son ami disséquer
mollusques et poissons. Un jour, dans sa petite chambre d’hôtel, il commence à
écrire un conte médiéval d’une grande férocité – pour voir, dit-il, s’il est
encore capable de faire une phrase...
Un grand merci à
lecteurs.com pour l’envoi de ce volume dans le cadre du Cercle livresque.
- Un petit extrait -
« Heureux celui qui accorde à son travail suffisamment de consistance, de réalité objective, pour pouvoir se blâmer d’être en retard. En comparaison, la littérature est une bien fuyante occupation : projets avortés, sables mouvants, irréalité perpétuelle – devant une horloge sans aiguilles, qui peut se dire en retard, qui sait s’il est à l’heure ? Qu'on ne s'étonne pas si ceux qui s'y adonnent finissent dans des maisons de fous ou errent dans les cimetières à la tombée du jour, pareils à des fantômes. »
- Mon bref avis sur le livre -
Je n’avais aucune attente particulière en
débutant ce court roman, et j’en ressors avec une certitude : la littérature
blanche n’est définitivement pas faite pour moi. Ni tout à fait une biographie,
ni tout à fait une fiction, cet ouvrage écartelé entre deux genres n’a tout
simplement pas réussi à me faire ressentir une émotion autre que l’indifférence
la plus totale. Ce n’était ni bon, ni mauvais, juste quelconque : ni le style
ni l’histoire ne m’ont réellement captivée, et c’est plus par habitude qu’autre
chose que j’ai parcouru page après page le récit de l’escapade bretonne de
Flaubert.
On suit ce dernier dans ses longues
complaintes d’hommes déprimé, menacé de ruine financière, incapable d’aligner
plus de deux mots sur une feuille de papier. On le suit dans ses baignades en
compagnie de deux amis, dans ses visites quotidiennes au vivier-laboratoire où
son compagnon dissèque allégrement mollusques et poissons (des scènes atroces
qui m’ont donné envie de pleurer), une « petite vie abrutissante » qui,
inexplicablement, lui donna l’impulsion nécessaire pour reprendre l’écriture,
et aboutit à la rédaction de La Légende de saint Julien l'Hospitalier.
Ces quelques chapitres, durant lesquels nous
pouvons voir Flaubert se débattre avec l’histoire, avec le ton, avec le rythme
et les sonorités de chaque phrase, le voir hésiter entre deux mots pour trouver
le plus juste, le plus percutant, le voir raturer, réécrire, griffonner à
nouveau, jusqu’à être satisfait de son paragraphe, ont été les seuls à attirer
mon attention. Il y a quelque chose de vraiment fascinant à découvrir le
processus créatif de ce grand écrivain qui sort laborieusement de cette panne
d’écriture. Quelques descriptions paysagères ont également su briser cette
monotonie qui a failli me perdre.
On sent qu’Alexandre Postel s’est longuement
documenté pour nous offrir cette « tranche de vie » de Maitre Flaubert, et en
cela, on ne peut que louer son travail. Mais pour le reste, je dois reconnaitre
être restée totalement hermétique à ce roman bien trop éloigné de mes standards
: le style se veut soigné mais n’en est que trop banal et académique, le récit
est fort linéaire, parfois entrecoupé par quelques « intrusions » de l’auteur
en lieu et place du narrateur. Ce fut intéressant d’en apprendre un peu plus
sur ce grand nom de la littérature française, mais ça ne m’a clairement pas
transcendée …
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire